Accueillir un(e) jeune au pair est une solution idéale pour de nombreuses familles qui souhaitent concilier garde d’enfants, échanges culturels et vie familiale enrichie. Mais derrière cette idée séduisante, une question cruciale se pose : quel statut choisir ?
Aujourd’hui, deux possibilités s’offrent aux familles en France : le statut d’au pair classique et celui de salarié au pair. Si ces deux modalités impliquent l’accueil d’un jeune à domicile pour s’occuper des enfants et participer à la vie quotidienne, elles sont très différentes sur le plan juridique, administratif et financier.
Deux statuts, deux logiques
Le statut au pair classique repose sur un échange culturel encadré. Le jeune est accueilli dans une famille pour découvrir la culture française et améliorer son niveau de langue, en contrepartie d’une participation aux tâches familiales et à la garde d’enfants. Il ne s’agit pas d’un emploi, mais d’un séjour linguistique.
À l’inverse, le statut de salarié au pair relève du droit du travail. Dans ce cadre, la personne accueillie devient un(e) salarié(e) de la famille. Cela implique un contrat de travail, une rémunération conforme à la loi, des déclarations sociales et des obligations spécifiques pour la famille qui devient alors employeur.
Le statut d’Au Pair classique : souplesse et cadre culturel
Ce dispositif s’adresse aux jeunes étrangers, souvent européens, qui souhaitent découvrir la France. La famille joue ici un rôle de famille d’accueil et non d’employeur.
L’au pair classique :
- Travaille environ 30 heures par semaine,
- Reçoit un argent de poche (en moyenne 80 € par semaine),
- Est hébergé(e) et nourri(e) par la famille,
- Peut bénéficier d’un visa « au pair » s’il ou elle vient d’un pays hors UE,
- N’a pas de contrat de travail mais un contrat d’accueil,
- Ne donne pas lieu à cotisations sociales (sauf exceptions),
- Et relève, en cas de litige, du tribunal d’instance.
Ce statut est simple à mettre en œuvre, mais offre peu de protection juridique, aussi bien pour l’au pair que pour la famille.
Le salarié au pair : protection et obligations
À l’opposé, embaucher un salarié au pair revient à signer un contrat de travail. Ce cadre est plus contraignant mais aussi plus protecteur.
Dans ce cas :
- Le jeune doit avoir le droit de travailler en France (autorisation de séjour ou nationalité adaptée),
- La famille devient employeur au sens légal,
- Le salarié au pair bénéficie d’un salaire (minimum au prorata du SMIC),
- Des cotisations sociales sont dues via l’URSSAF ou le CESU,
- Le contrat doit inclure les congés payés, horaires clairs, etc.,
- En cas de litige, c’est le tribunal des prud’hommes qui est compétent.
Ce statut convient mieux aux familles qui souhaitent un cadre structuré, régulier, et à celles qui accueillent une personne déjà présente sur le territoire français sans possibilité de visa « au pair ».
Un choix qui impacte aussi votre budget
Au-delà des obligations juridiques, le choix entre ces deux statuts a un impact direct sur vos finances. Pour vous aider à estimer le coût réel de chaque option selon votre situation, nous avons conçu un outil simple et gratuit :
En résume
Choisir entre un au pair classique et un salarié au pair, c’est avant tout choisir entre souplesse culturelle et cadre professionnel. Il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse universelle, tout dépend de votre situation, du profil de la personne que vous souhaitez accueillir, et de vos attentes.
L’essentiel est d’être bien informé pour accueillir en toute légalité, dans un cadre clair et respectueux des droits de chacun.
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