Dans cet épisode du podcast La Grande Famille, Amélie Bantegnie, infirmière libérale et maman de trois jeunes enfants, partage avec sincérité et sensibilité son expérience de l’accueil au pair. Fraîchement séparée, Amélie a choisi d’ouvrir son foyer à Jiaxin, une jeune femme chinoise, pour l’aider à concilier sa vie professionnelle, son rôle de mère, et son besoin de reconstruction personnelle.
Son témoignage met en lumière à quel point accueillir une au pair peut aller bien au-delà d’un simple arrangement pratique : c’est une aventure humaine, faite de communication, d’ajustements, de respect mutuel et de lien.
Un tournant de vie et un projet évident
Amélie ne découvre pas l’accueil au pair par hasard. Déjà lorsqu’elle était en couple, elle avait envisagé cette solution, sans aller au bout des démarches. Après la séparation, soutenue par ses proches, elle ressent le besoin de se recentrer, de reconstruire un quotidien plus stable pour elle et ses enfants : Jeanne (8 ans), Alix (5 ans) et Victor (4 ans).
L’accueil de Jiaxin, une jeune fille au pair originaire de Chine, s’inscrit dans cette démarche. « Ça faisait partie de ma reconstruction personnelle, de femme, de mère », confie Amélie. Le projet prend rapidement forme, avec enthousiasme et courage.
L’équilibre fragile mais nécessaire d’une maman solo
Travaillant à son compte comme infirmière libérale, Amélie a des horaires atypiques. C’est précisément cette flexibilité professionnelle qui l’a poussée à envisager l’accueil au pair comme une solution optimale pour organiser son quotidien, tout en gardant un lien fort avec ses enfants.
Ce qu’Amélie refuse, c’est de devoir dépendre constamment de sa famille ou de ses amis : « Je suis très indépendante, j’avais besoin d’une solution durable. » L’accueil de Jiaxin lui permet aussi de prévenir un burn-out parental qu’elle sentait poindre.
Une aventure interculturelle pleine d’enseignements
L’arrivée de Jiaxin n’a pas été sans défis : barrière de la langue, différence de culture, besoin de poser un cadre clair pour éviter les malentendus… Amélie explique avoir vite compris que des consignes très précises étaient nécessaires : « Elle avait besoin d’un cadre, de savoir exactement quoi faire avec les enfants. »
Les enfants, eux aussi, ont dû apprivoiser cette nouvelle présence. Mais petit à petit, une vraie complicité s’est construite, notamment à travers le jeu, le dessin ou les petits rituels du quotidien.
Amélie veille à préserver l’espace personnel de Jiaxin, à respecter sa culture, et à favoriser la communication même dans les moments de fatigue. Elles utilisent parfois des messages écrits, ou des outils comme Google Translate. « Ce qui compte, c’est de garder un fil de communication, même quand c’est dur », insiste-t-elle.
Du lien avant tout
L’expérience de l’accueil au pair chez Amélie est profondément humaine. Elle n’est pas fondée uniquement sur des tâches à déléguer, mais sur la construction d’un lien. « Je veux que Jiaxin se sente chez elle, mais avec son propre espace », explique-t-elle. Elle reconnaît aussi que ses enfants ont mis du temps à faire confiance, mais qu’aujourd’hui, une vraie relation de respect et d’affection s’est installée.
Elle partage une anecdote touchante : lors des séparations du matin, les enfants avaient du mal à la laisser partir. Aujourd’hui, grâce au dialogue et à l’adaptation mutuelle, ce moment s’est adouci.
Un soulagement concret au quotidien
L’accueil de Jiaxin a allégé une part importante de la charge mentale d’Amélie. « Parfois je rentre, le lave-vaisselle est vidé, les lessives sont faites… C’est un luxe ! » confie-t-elle avec gratitude.
Cela permet aussi aux enfants de rester à la maison pendant les semaines où elle travaille, sans avoir à les déplacer chez les grands-parents. Un confort logistique… mais aussi émotionnel.
Des conseils concrets pour les futures familles au pair
Amélie ne le cache pas : elle n’a pas géré seule toutes les démarches. Elle s’est fait accompagner par une association spécialisée, et recommande vivement de ne pas hésiter à déléguer la partie administrative. Elle insiste aussi sur l’importance de prévoir une période d’adaptation, et de rester à l’écoute, tant de l’au pair que des enfants.
Elle ajoute : « L’au pair, ce n’est pas une solution magique, mais c’est une formidable aventure humaine si on prend le temps de construire un cadre clair et bienveillant. »
Une maman libre, confiante et alignée
Au fil de l’épisode, on découvre une femme profondément humaine, lucide sur ses forces comme sur ses limites, et déterminée à offrir à ses enfants un cadre stable, aimant et cohérent. « Je ne fonctionne pas au regret. Je fais confiance à mon intuition », dit-elle.
Amélie est la preuve qu’on peut, même en tant que maman solo, créer un équilibre à la fois juste, respectueux et enrichissant pour tous.